Depuis 80 ans, la Sécurité sociale s’est installée dans nos vies, elle nous accompagne au quotidien et incarne un choix de société fondamental : protéger chacune et chacun selon ses besoins indépendamment de ses moyens.

Pour nous, ce modèle républicain reste une boussole pour notre avenir.

Cette vieille dame que beaucoup nous envient à travers le monde est aujourd’hui fragilisée. Non par une crise brutale, mais par un sous-financement organisé avec constance, des exonérations non compensées et les discours alarmistes de ceux qui voudraient lui substituer des assurances privées.

La dette sociale n’est pas une fatalité, elle est le résultat de choix politiques qui affaiblissent délibérément notre pacte social.

Oui, les dépenses augmentent – vieillissement, progrès médical, revalorisation des métiers du soin – sans recettes nouvelles pour les accompagner. L’État tourne le dos à ses engagements, creusant une dette de 18 milliards en cinq ans.

Nous refusons cette vision qui fait de la solidarité un fardeau. Le coût de la non-solidarité est bien plus lourd : renoncements aux soins, précarité, isolement. À l’inverse, une dépense sociale bien pensée est un investissement dans la dignité humaine et la cohésion républicaine.

Oui, il faut réformer la Sécurité Sociale, l’adapter aux défis du XXIe siècle : santé mentale, autonomie, logement, alimentation, environnement… Pour élargir ses missions à de nouveaux droits sociaux.
Sur le terrain, nous voyons les visages des fragilités, mais aussi les élans de solidarité. La Sécurité sociale n’est pas une ligne budgétaire : c’est le socle d’une République qui protège, soigne et émancipe.

Nous continuerons à porter l’exigence d’un financement juste, pérenne et à la hauteur des besoins. Pour une société qui ne se contente pas de réparer, mais qui prévient, qui protège, qui émancipe.

À 80 ans, la Sécurité sociale n’a pas dit son dernier mot. À nous de le faire entendre, aujourd’hui comme demain, haut et fort !